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Le dévouement du Maçon





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de


Christian


GUIGUE


Il n'est qu'une joie réelle en ce monde, c'est celle que l'on donne autour de soi. Si nous comprenions, comme elle doit l'être, cette vérité profonde, toutes les questions réputées insolubles de la vie sociale n'arrêteraient pas un instant les inquiétudes du penseur. Ce qui détermine les crises dont chacun se préoccupe en ce moment, ce n'est pas une question de classe ou de fortune, c'est une question primordiale d'éducation et de sentiment. La société actuelle se meurt d'égoïsme, et ce sentiment, coupable de la part de tous, l'est davantage encore quand il émane de ceux qui pourraient faire le bien et ne consentent pas à le faire. Ils savent, cependant, que le vent que sème leur incurie à l'égard des souffrances amassées, leur indifférence devant la douleur des autres ne peut pas avoir d'autre suite que de récolter l'effroyable tempête des haines, des révoltes.


Cela, tu le sais, Cherchant, toi qui participes à une Initiation qui te montre, au-dessus des choses de cette vie matérielle, de vastes et clairs horizons où ta pensée, ton cœur, toutes tes forces s'unissent au cœur du monde, aux Forces supérieures sur quoi règne le Verbe de Dieu, le " Soleil mystique ", le cœur véritable du Monde supérieur. Ce cœur, dont le soleil visible est une pâle image, dont nous ne pouvons imaginer la splendeur, quelque effort que nous fassions pour cela, nous montre par de vives images ce que nous devons faire pour monter jusqu'à lui, pour nous réaliser dans le divin, comme c'est notre devoir envers nous-mêmes aussi bien qu'envers la Loi des choses qui ne nous a créés qu'en vue de cette sublime et définitive Evolution. Ne le voyons-nous pas, sans cesse, répandre sa lumière, sa joie, sa force lumineuse sur toutes les créatures, sans choisir celles qui le méritent et celles qui, à notre courte vue, en sont indignes ? Ne le voyons-nous pas, à toutes les époques de l'année, nous dispenser ces forces qui donnent aux saisons la puissance nécessaire pour répartir à la végétation tout ce dont elle a besoin pour nous combler de bienfaits. Ces forces matérielles, l'homme vulgaire s'en préoccupe aussi bien que l'adepte, parce qu'elles lui sont nécessaires pour la vie matérielle qui l'intéresse seule. C'est le seul point qui lui soit sensible. Mais l'adepte porte plus loin ses regards. Il ne lui suffit pas que les biens matériels lui soient donnés à sa suffisance. Il veut aussi être assuré qu'il n'est pas autour de lui, dans le domaine où son action peut s'exercer, des malheureux et des pauvres qui ont besoin de lui, à qui il peut donner ce qui leur fait défaut, dans la mesure de ses moyens. On peut dire, quand on n'a pas acquis ce développement du cœur et de l'esprit que produit la véritable Initiation, que l'on a déjà bien de la peine à se suffire et qu'il est difficile, par conséquent, de venir matériellement en aide aux autres. D'abord, il est bien rare que l'on ne puisse soutenir d'une manière ou d'une autre ceux qui sont vraiment dénués. Mais le plus pauvre même a la possibilité de donner à un plus pauvre que lui. Il n'est pas que la bourse qui puisse être vide, il n'est pas que l'estomac qui ait faim.


Ne vous est-il jamais arrivé de voir des êtres douloureux, sans force, sans appui, en proie au désespoir et qui, cependant, regorgent de ces biens qui attirent l'envie ? Ceux-là, bien souvent envient à leur tour cette foi profonde dont tes yeux rayonnent et dont ton cœur est transporté. Ils ont besoin de toi et tu peux te dévouer à eux avec ton cœur, avec une ardente parole qui les mette dans le chemin qui conduit à la pacifique Lumière. Vois autour de toi le plus bel exemple de dévouement, celui de la mère, de ta mère. C'est sans peine, c'est avec joie, avec une joie passionnée qu'elle donne ce qu'elle a, non seulement son bien, mais son cœur et sa force pour sauver, pour soutenir l'enfant qui lui est cher. Que dis-je, pour sauver ? Il n'est pas que des cas graves où son dévouement se manifeste. Ce dévouement est de toutes les heures. Combien de fois n'a-t-elle pas sacrifié l'accomplissement du bien légitime désir au plaisir de son enfant ? Ce sont de menus sacrifices, d'autant plus méritoires qu'ils sont quotidiens. Celui qui sait, qui a reçu la vraie Lumière, dont le cœur bat à l'unisson du cœur du monde doit joindre à l'étude qui éclaire son intelligence ce dévouement qui développe son cœur à la mesure de celui des forces supérieures. Celui qui soigne en donnant son magnétisme le sait mieux que personne, lui qui sent son cœur et son âme s'emplir des forces qu'il a données et dont la joie est faite du bien qu'il a créé. Donne à notre monde égoïste cet exemple du dévouement. Montre à tous que rien n'est plus cher à ton cœur que donner la joie, comme un astre épand sa lumière. Alors, ce n'est pas seulement en toi, mais dans le monde que fleurira la Sérénité.


Henri D.

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