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Le préambule ...
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GUIGUE

Tout Cherchant doit s’efforcer, en préambule à tout cheminement, de découvrir comment et avec quels « outils » et attitudes, en corrélation avec ses aptitudes naturelles, ses qualités, sa sensibilité profonde, il va pouvoir faire face à toutes les situations, rencontres et événements qui lui seront imposés. Comme chacun ne se trouve pas forcément doué pour la contemplation, l’étude ou la compréhension des symboles et des textes ésotériques - ce qui se trouve aggravé par un enthousiasme, une motivation ou un intérêt pouvant varier du point zéro au niveau le plus élevé - il doit étudier la route qui lui paraîtra la mieux adaptée compte tenu de ses possibilités actuelles.

« Dans la recherche assidue de l’unité, l’homme peut s’attaquer, soit directement à l’infinie multiplicité du cosmos pour l’englober en un Tout unique ou la réduire à une Essence unique - ce que l'on retrouve en orient avec la voie orientale du Jnana-Yoga -, soit, ce qui est plus facile, s’attaquer seulement à un élément de multiplicité ou de différenciation, pour arriver, par cette étude particulière à l’état de supra conscience d’où l’on voit la Vérité non pas seulement de ce qu’on a étudié, mais de tout. » *

Les voies d’accès demeurent innombrables et le temps mis pour les parcourir importe peu en la matière. Ce qui compte, c’est de parvenir au but pouraboutir à la compréhension de ce que recouvre le juste « milieu », pour sentir ce que signifie cet espace, ce point que l’on signale comme étant situé entre l’équerre et le compas, ce lieu central et universel où se croisent et s’interpénètrent tous les destins, toutes les incarnations, toutes les évolutions, toutes les descentes, toutes les remontées et saluts.

Les difficultés de la démarche intellectuelle.

Toutes les disciplines et toutes les pratiques ont un objectif commun : dissiper les malentendus, les illusions, les limitations de Maya (l'illusion) qui falsifie le réel par un continuel tourbillon de projections mentales, et par les mirages de la possessivité, la conviction erronée et angoissante d’un moi séparé, isolé. C’est la destruction du mental et la dissolution de l’ego.

Certaines disciplines orientales (comme le Vedanta non-dualiste) s’efforcent, par une vigilance et une méditation appropriées, d’atteindre directement ce fond de l’être inexprimable et inqualifiable au-delà des noms, des formes, des imageries et des rituels. Dans ce sens, il ne peut y avoir que des formulations négatives : c’est le Neti-Neti des Upanishads - ni ceci, ni cela, ni les deux, ni l’un ou l’autre, ni aucun des deux. La démarche est d’une rigueur intellectuelle implacable. Elle élimine systématiquement toute complaisance émotionnelle et toute compromission spéculative. Mon Moi réel, immuable, n’est ni physique, ni psychologique ; il n’est ni le corps, ni les sensations, ni les émotions, ni les pensées, ni la volonté, ni la mémoire, ni l’inconscient. Ultime sujet, il n’est rien qu’on puisse définir comme un objet. Il est tout court. Il est celui qui EST. Dans cette optique même la notion de Dieu risque d’être un obstacle, une excuse, un refuge affectif, une projection mentale plutôt encombrante : « laissons Dieu et son concept - votre création. A quoi vous sert cette discussion pour ou contre Dieu quand vous ne savez pas précisément qui est Dieu, ni ce dont vous parlez. Ce Dieu, né de la peur et de l’espérance, que façonnent le désir et l’imagination, ne peut pas être la Puissance qui Est, l’Esprit et le Cœur de l’univers. »**

Comprenez que votre être véritable a toujours été, est, sera toujours un éternel instant présent, un absolu de conscience et de béatitude dont les phénomènes physiques, les processus psychologiques, les événements agréables ou désagréables ne sont que des reflets fugaces, un ballet de vagues et d’écume sur un océan de félicité infinie, et le Réel se révélera spontanément dans sa blancheur inaffectable, indestructible.

La difficulté majeure d’une telle démarche tient au pouvoir particulièrement limité, à la très faible marge de manoeuvre dont nous disposons vis à vis de nos émotions. On a beau se répéter avec force affirmation et sincérité : je refuse de suivre les réactions du mental, je me détourne des diverses séductions comme des répulsions, je respecte les préconisations initiatiques et spirituelles les plus strictes, au-delà des contraires et des conflits, des formes et des concepts, les mécanismes du désir et de la peur n’en continuent pas moins d’exercer leur pression et leur tyrannie.

C.G.

* J.Herbert, Spiritualité hindoue.

** Nisargadatta Maharaj. Je suis.

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